Jusqu’à présent, les projets colossaux de construction de logements ont eu comme objectif le contentement du besoin lié à la croissance démographique et le relogement des populations souffrant d’habitat précaire. L’exode rurale crée l’apparition cyclique des habitats précaires notamment les bidonvilles, ce qui perturbe les prévisions de croissance du besoin et perdure la crise de logement.
En milieu rural, des agglomérations et des cités très semblables aux cités urbaines ont été érigées, très souvent sur des terres agricoles. Si les effets néfastes de l’exode rural sont bien connus (déséquilibre socio-économique), l’urbanisation du milieu rural produit ces mêmes effets négatifs sur l’économie nationale. En fin de compte, les disparités économiques, plus que la crise de logement, soutiennent l’exode rural et la demande en logement urbain se renouvelle dans les villes pour appauvrir de plus en plus les campagnes et les villages de leurs habitants ; frange la plus défavorisée du peuple.
Après quelques années d’exode, l’algérien issu du milieu rural vend sa terre pour un nouveau départ en ville. Une classe riche et privilégiée cumule des centaines ou des milliers d’hectares, bénéficie des aides et acquière, par facilités, des engins agricoles qui les dispensent de la main d’œuvre locale et écrase les petits agriculteurs, confrontés à une économie d’échelle bien plus rentable. Ces grands exploitants établissent une monoculture industrialisée, ce qui rend le recours aux pesticides à grande échelle et l’utilisation d’engrais chimiques inévitable.